Le temps de l’insomnie n’est pas un temps perdu. Ce n’est ni un rêve ni un cauchemar, seulement un voyage dans la nuit au creux du corps et de l’esprit. Une fois apprivoisée, l’obscurité est une alliée, une partenaire de jeu qui invente ses propres règles et codes où la perception du temps et de la distance s’emmêlent. Elle aiguise les sens, faisant résonner chaque son dans le silence. Elle dicte chaque note des partitions de ces mélodies dont on ne trouve la source.
L’obscurité englobe le corps comme une couverture lestée qui enlace de part en part. Elle étouffe et permet d’éluder ce qu'on se refuse à voir. Mais elle veille et protège autant elle m’enferme. L’obscurité est devenue piège lorsqu’elle a réussi à m’attirer au moment où elle me fuyait.
Je lui ai couru après, là où la nuit ne s’éteint jamais.